Ma thérapie
Depuis quelques années, je fais une psychothérapie d’orientation analytique. Cette expérience, m’apparait maintenant comme une démarche de bon sens dans une vie. C’est un processus que j’invite toute personne à considérer. Personnellement, ce cheminement m’a donné la force et surtout l’envie de dépasser problèmes et crises.
Je pense que chacun devrait essayer cette démarche. On apprend sur soi, de la façon dont on communique, ou pas, avec les non-dits, les lapsus, les contradictions, les colères, les dépendances, notre maturité…
Et c’est un voyage magnifique.
Percevoir « l’anormalité » des relations familiales
A l’origine, j’avais initié cette démarche pour répondre à une problématique de couple, à un sentiment de malaise que je n’identifiais pas vraiment. Je ne voulais pas me marier et je sentais que cela dépassait ce que je pensais de ma compagne. Je me disais que je n’étais pas prêt, que des choses n’étaient pas claires en moi. Et puis je souffrais des regards/jugements des autres.
Je buvais, trop souvent, 4 bouteilles de vin par semaine. Trop souvent, dans les situations de frustrations aussi bien pour des choses banales, je sortais de mes gonds avec une colère intense, voire nocive pour autrui. L’entourage était, pour moi, objet de cynisme, de sarcasmes, de critiques en cas de la moindre « faute ».
Je me demandais aussi s’il y avait un lien avec le fait que je ne me souvenais jamais de mes rêves.
Ce processus de thérapie m’a fait gagner en confiance. Sur le chemin, il m’a permis de me découvrir et comprendre la vraie nature d’évènements absurdes et abjects de mon enfance, de l’effroyable impact de l’éducation reçue de parents manipulateurs et de l’ambiance familiale toxique et complice où j’ai grandi.
J’ai aussi compris que ma solitude et le « club fermé » des relations amicales de mes parents ont empêché, à dessein, que je perçoive « l’anormalité » du type de relations dans cette famille. Sans doute aussi, mes refoulements et mes combats psychiques m’ont voilé souffrances, questionnements et déplaisantes réalités.
Avec les années de thérapie, j’ai senti peu à peu la colère baisser en moi.
Cet enfant violé-volé-vidé
Les étapes de ma thérapie m’ont conduit à découvrir différents concepts psycho-analytiques afin de mieux concevoir mes propres repères et leur adéquations ou non ;
J’aimerais évoquer des notions qui par leur découvertes, sont pour moi primordiales dans la gestion de mes traumas : le voyeurisme familial, la « distance intime » bafouée, ce que j’ai pu qualifier de viol, les parents immatures, la perversion maternelle, la lâcheté paternelle, l’intrusion psychique et physique, la manipulation hystérique, le « bâton du pouvoir », les « contre parties » à donner, les non-dits, une mascarade familiale à parler des autres, voire les critiquer, ou encore éviter d’en évoquer de bons traits ou des qualités.
Je me suis rendu compte de l’anormalité des comportements de ma famille. Des images m’ont marqué. Mon père avec sa caméra super 8 qui faisait des zooms sur mon sexe de bébé dans une piscine pour enfant…Pourquoi avait-il ce besoin ? Et lors de mon enfance des projections de ce film, en famille ou amis où tout le monde rigolait en ma présence et y allaient de leur commentaires moqueurs ; Pourquoi était-ce si drôle ? Mon sexe était devenu source de rires et de plaisanteries. Pour moi, alors, cela signifiait que mon sexe était ridicule.
Il me faudra des décennies et une thérapie pour prendre une distance suffisante et m’en sortir.
Tous ces rires rendaient les adultes complices et lâches. Je ne pouvais pas leur dire qu’il n’y avait rien de drôle dans mon petit corps nu. Plus tard dans le bain, partagé avec ma sœur, je jouais avec mes petites crottes. La réaction de mon père a été terrible. Il m’a mis mes excréments dans la bouche et cela fût terrible. Durant des décennies j’avais peur d’embrasser des filles. J’avais la sensation qu’il restait des excréments entre les dents.
Jusqu’à mes 7 ans, ma mère me « proposait de me soulager de mes vers ». Je me couchais sur le ventre ou à 4 pattes et elle m’enlevait les vers de mon sphincter avec ses doigts, aux longs ongles.
Vers 10-12 ans je me levais très tôt pour aller me coucher, habillé, près de ma mère. Pourquoi est ce que je mangeais les croutes de sang de mes genoux, mes crottes de nez, m’arrachais les ongles des mains et des pieds. Je ne pleurais pratiquement jamais. Je refusais de faire la bise.
Jusqu’à mes 11 ans, je devais prendre les bains avec ma mère, mon père ou ma soeur avec qui j’ai partagé un lit en week end ou en vacances jusqu’à mes 16 ans.
Pendant mon processus thérapeutique, j’ai pu aussi approfondir des notions comme la symbolique de l’argent, l’arrogance, la bienveillance, le respect de soi-même, le transfert, l’auto-destruction, la dépendance. J’ai pu accueillir avec bienveillance l’enfant qui est en moi et l’écouter : Enfant violé-volé-vidé. Cela m’a fait du bien de l’accueillir, lui parler, l’écouter. J’ai compris ma peur du rejet, mes difficultés de « lâcher prise », mes frustrations, ma colère, ma dépendance affective et mes différentes addictions, mon angoisse. Mon angoisse m’a tellement manger que j’ai réellement usé mes dents et que les dentistes réagissent avec stupéfaction.
J’ai aussi appris à ne plus être assujetti à l’autre et à être capable de dire non…
Mon évolution
Grâce à cette expérience avec moi-même, j’ai arrêté, entre autres, de fumer et de boire. Je me souviens parfois de mes rêves qui me permettent de mieux me comprendre. Sans peur, je suis maintenant capable de penser et de dire “je t’aime” à ma compagne.
C’est à 42 ans que pour la première fois j’ose et je me suis dit que je m’aimais enfin.
J’ai compris pourquoi je paniquais quand on me disait « je t’aime », pourquoi j’avais peur de le dire. Je ne prends plus les commentaires comme des attaques, je ne soupçonne plus les voix basses de parler contre moi, je ne veux plus être le clown de service.
Du jour au lendemain j’arrête de fumer, réduis de 75% ma consommation d’alcool.
Je suis sur une voie où je peux me parler et me sentir bien avec moi même sans attendre des autres.
Ma thérapie est une voyage dans les recoins de ma psyché, pleins d’émotions et d’angoisses. Elle demande des efforts, sacrifices notamment financiers. Mais je sais maintenant que je le vaux ! C’est un arbitrage que je suis heureux de pouvoir faire. A l’hôtel du sacrifice des sorties, voyages, la thérapie m’apporte autre chose. Et je me reconstruis comme moi je veux.
Ma psychologue thérapeute a perçu mes fragilités et a su m’aider à prendre le temps pour éviter que je sois choqué en comprenant ce que l’on m’avait fait subir. Elle m’a aidé à ce que je ne refoule pas le processus pour pouvoir dépasser les souffrances de mon enfance. Elle m’a donné du temps, pas des directives.
J’ai confiance en ma psychologue-thérapeute et en ma thérapie. Parfois on a dû faire quelques séances supplémentaires. Elle était là. Et durant l’été je peut maintenant ne pas avoir de séances durant près de 3 semaines.
Sa mémoire de ce que j’ai exprimé me rassure. Je me sens écouté et entendu.
Et faire face « aux démons » n’est plus difficile. Je commence même à trouver du plaisir à identifier des lapsus, des refoulements, à identifier ce qui est source de colère ou contrariété. Ce sont des puits d’informations. Ce n’est pas toujours facile de se respecter et de se considérer comme prioritaire par rapport aux routines quotidiennes. Le voyage paraît parfois chaotique ou morne plaine … mais seulement en apparence.
Je ne suis plus un écorché vif
Je peux, me semble t-il maintenant, faire face aux horreurs de ma vie passée. Il a fallu du temps pour que les raisons de mes douleurs surgissent du tréfonds de mon inconscient et se montrent à moi. Je m’accepte enfin comme je suis et je crois même que je commence à sentir les forces pour un grand bonheur. La résilience est un boomerang. Et les gains en compréhension, en maturité me donnent une force, un comparatif avec autrui. Je me dis que de nombreuses personnes manquent de maturité psychologique. Leurs désirs d’avoir, de paraître, de faire me dépassent souvent.
Essayer de comprendre les processus, sans chercher à devenir mon « propre analyste » je pense à mettre en place ma propre écoute, de mon corps, de mes envies de ce qui me dérange, cela me permet de prendre un recul sur moi-même, voire mes « moi-même », de découvrir une distance libératrice.
Avec la thérapie, à ce jour, je crois ne plus craindre de me faire face. Je pense être capable de voir, d’accepter, d’appréhender des/mes forces de résilience, de sentir comme un au-delà. Et cette expertise de sentir, d’entendre les non-dits s’applique ainsi sur mon environnement.
La prise de recul sur le monde et mon travail
Essayer de comprendre l’Autre est également libérateur.
Ces prises de recul et ces nouvelles perceptions me donnent une forme de maitrise dans mes ressources. Dans mon travail qui me donne parfois à négocier des contrats, sans se voir, à distance, sans référant, je joue des exercices périlleux de présenter, écouter, convaincre. A cause de mes traumas et de mon attitude de défensive et cette quête de valorisation je n’étais pas au mieux avec moi. Dans le cadre professionnel, chaque perte de client, pour des raisons souvent totalement indépendantes de moi, prenait des dimensions culpabilisantes.
Depuis peu, je pense à mon activité professionnelle comme un travail et non comme des relations personnelles qui peuvent m’apporter quelques avantages. Le résultat c’est que je gagne maintenant plus d’argent. J’angoisse beaucoup moins. Je valorise mon activité. J’ose enfin donner clairement mes tarifs, c’est-à-dire à valoriser clairement mes compétences.
Grâce à ce que j’ai appris de la thérapie, de moi-même, des « gens » je gagne en calme. Evidemment, je gagne en qualité de vie et vais vivre des années en plus !
De plus je gagne en efficacité au quotidien.
On me demanderait si une thérapie coûte cher. Je répondrais que financièrement cela représente surtout un gain inestimable.
Et sur un plan personnel notamment avec amis, voisins, collaborateurs, je me sens libre. Je n’ai plus à prouver que je vaux quelque chose, je ne cherche plus à devenir un leader ou un ami.
Parfois, cette prise de distance au discours d’autrui, me permet de me sentir plus sûr et d’envisager la situation sous différents prismes. Ainsi j’échappe à des considérations conventionnelles (physiques, sociales, intellect, besoins…). Je me sens en possession d’une autre dimension. Ce nouveau plan de conscience me donne confiance en moi.
J’écoute les dits et j’entends les non-dits qui me permettent de sentir, évaluer les maturités, les attitudes, les personnalités et les potentielles interactions. Je peux décider de suites éventuelles avec ces mêmes personnes.
Serein sur un chemin sein, plaisant et de bonheur
Je me perçois à un autre niveau, plus enrichissant.
Ces nouvelles perceptions acquises grâce à la thérapie me donnent accès à une forme de sérénité. Je peux désormais choisir d’interagir ou pas avec les personnes. Pleinement conscient de mon passé, je me suis reconstruit, j’ai réduit mes peurs et peut enfin accéder au bonheur intérieur. J’ai encore du chemin à parcourir, mais je suis sur ce chemin, tête haute, le corps ample.
Pour choisir vous même votre rendez-vous sur l’agenda du psychologue cliquez ICI
Pour prendre un rendez vous par mail, cliquez ICI
Cet article est la propriété de son auteur, qui a autorisé www.cigap.org à l’héberger. A ce titre, il est protégé par le copyright du site www.cigap.org. Toute reproduction, partielle ou totale, de cet article, sans autorisation écrite de la main de son auteur, sera passible de poursuites judiciaires. Seules sont autorisées les citations brèves du texte, citant la page d’hébergement de l’article sur www.cigap.org. ©2006-2024 CIGAP.ORG