Il existe au moins cinq types de statut de volontariat possibles (à notre connaissance):
- Le volontaire civil (contrat avec une organisation non gouvernementale = O.N.G.)
- Le volontaire des Nations Unies (à ne confondre ni avec les volontaires O.N.G., ni les fonctionnaires et les consultants experts O.N.U.)
- Le volontaire européen du développement,
- Le volontaire du Service National,
- Le coopérant.
Nous parlerons, dans ce qui suit, exclusivement du volontaire agissant pour le compte d’une association humanitaire internationale (loi 1901) et ne recevant pas de salaire (c’est à dire les non salariés de ces O.N.G.).
En 1995, un décret régissant l’emploi de volontaires partant à l’international a été adopté. Concrètement, ce décret garantit un minimum à ceux qui partent en mission humanitaire à l’étranger, mais seulement pendant 6 ans.
L’engagement est de plein gré, de manière réputée « désintéressée », dans une action organisée, au service de la communauté. Cela ne veut pas dire que tout le monde peut partir même s’il en a le désir.
– Par exemple, le volontariat diffère du bénévolat, par son caractère exclusif de l’accomplissement de toute autre activité©. Ce n’est pas un bénévolat indemnisé. Alors que le bénévole exerce son activité en dehors de sa période de travail, modulant son investissement selon ses disponibilités, le volontariat se présente comme une quasi-professionnalisation. On parle parfois de « plan de carrière » dans certaines grandes O.N.G. En effet, même si la motivation reste l’élément moteur pour choisir cette voie l’humanitaire est devenu un métier ou plutôt, une manière différente d’utiliser des connaissances et capacités acquises par des études ou expériences antérieures.
La plus grande majorité des volontaires ont actuellement, au minimum, bac+4 et une formation supplémentaire pour adapter leurs connaissances à ce milieu spécifique (travailler dans l’urgence, conditions difficiles, priorités vitales,..). Ils doivent aussi avoir les capacités pour supporter les risques personnels physiques et psychologiques de ce type d’expatriation ( quitter son milieu, vivre dans des conditions aléatoires, supporter un accident de santé, supporter l’insécurité physique, la solitude affective en même temps que la vie de groupe, la misère de l’autre, sa culpabilité, sa propre incapacité…).\(Voir la formation CIGAP.org : « Partir et revenir de mission »)
Le volontaire perçoit un per diem (indemnité). Dans certaines grandes associations il a le droit à une semaine de vacances toutes les 5 ou 6 semaines d’activité, en général dans un pays voisin sécurisé. Dans tous les cas, cet engagement avec une association doit être formalisé.
Un contrat d’engagement volontaire, signé entre le volontaire et son ONG, doit indiquer les modalités pratiques de la collaboration, et notamment la nature des tâches à effectuer, ainsi que les horaires de présence (et oui ! même si sur le terrain ces données peuvent être flexibles, ce point peut le protéger, le temps venu, de la dictature des petits chefs qui excellent à l’étranger). Le volontaire souhaitant interrompre son engagement est également tenu de respecter un certain préavis.
L’association prend en charge le transport entre votre lieu d’habitation et votre lieu d’affectation (en passant souvent par le lieu du siège de l’association), votre hébergement sur zone, les frais de vie sur le terrain et les repas grâce au per diem. Il bénéficie d’une couverture sociale dont les termes varient souvent en fonction de la durée du contrat et aussi d’un rapatriement sanitaire. L’association a aussi des obligations envers ses volontaires. Ces dernières doivent être IMPÉRATIVEMENT inscrite sur le contrat. Pour les plus novices dans ce milieu, nous apportons ici une précision qui a son importance : Un volontaire ne doit jamais utiliser ses propres deniers pour payer un voyage ou « participer financièrement » au projet auquel il collabore. Toutes demandes de ce type de la part de l’association présage de bien des déconvenues pour la suite. Elle jette aussi un doute certain sur son sérieux non seulement quant à sa gestion interne, mais aussi sa capacité à faire face à ses responsabilités et à conduire et protéger ses membres lorsqu’ils seront sur le terrain même calme.
Partir en mission humanitaire à l’étranger ne doit être considéré ni comme un stage ni comme une période de vacances ! Il est indispensable de bien lire votre contrat d’engagement volontaire quelles que soient la durée de votre mission, la médiatisation de l’ONG, son histoire ou les « soutiens » qu’elle semble avoir. En effet, lorsque vous vous retrouverez sur zone et que vous aurez besoin d’aide, vous ne l’obtiendrez ni des « soutiens connus » en France, ni des donateurs par chèque, ni du journaliste qui montre une distribution alimentaire dans une émission TV. Vous ne pourrez l’obtenir que de votre ONG et de votre sagacité.
En cas de conflit avec l’association (irresponsabilité, incapacité à vous protéger, vous secourir ou effectuer votre rapatriement sanitaire, manque d’informations sur la sécurité, non présence aux réunions « sécurité » de l’ONU, etc…) un contrat fait en bonne et due forme, peut vous couvrir quant à des possibles poursuites.
Ce qu’il faut savoir aussi, c’est qu’en 1999, l’ONU a promulgué la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. Mais cette Convention ne s’applique pas aux volontaires dont l’ONG n’a pas passé d’accords d’application avec l’ONU. Encore une information a obtenir de votre ONG !
Enfin, de plus en plus d’ONGs prennent conscience des difficultés psychologiques des humanitaires qui ne peuvent pas TOUTES se gérer « en famille » mais au contraire en EXTERNE, par des psychologues spécialisés, rompus aux problématiques de l’expatriation humanitaire. Les ONGs proposent maintenant à leur salariés et humanitaires la possibilité d’obtenir une aide psychologique 24h/24, quelque soit le décalage horaire des zones de mission et surtout en protégeant la confidentialité des entretiens grâce à l’anonymat via la CONVENTION du réseau international de gestion et d’aide psychologique.
De plus, cette procédure, intégrée peu à peu à la gestion des crises par le délégué général ou le DRH de l’ONG, permet rapidement un allègement visible de la tension psychique des « desk » et de l’équipe RH. En effet, ces derniers sont confrontés souvent à des « confidences » de la part des humanitaires sur zone dont ils ne savent pas vraiment quoi faire et qui peuvent, à terme, réveiller leur propres conflits psychiques. Ces procédures (appelées aussi « conventions cigap.org ») permettent d’éviter nombre de rapatriements d »urgence (en permettant à l’humanitaire de « se récupérer psychiquement » tout en poursuivant sa mission), de prévenir avantageusement un burn out de l’équipe du siège et de gérer les retours des humanitaires victimes de traumatismes graves.