Selon l’époque et le pays, le terme stress eût (et a encore!) diverses définitions. Certaines (comme celle de Selye) ont largement évoluées.
De nos jours et en France, le stress (Eustress) désigne la réaction physiologique et psychologique d’alarme et de défense de l’individu face à une agression ou une menace.
C’est une réaction éphémère, UTILE, focalisatrice d’attention, mobilisatrice d’énergie et préparatrice à l’action adéquate. Elle s’achève dans un relâchement de cette tension psychique exceptionnelle, un soulagement et un épuisement physique et mental. Elle n’est pas pathologique, même si elle se trouve accompagnée de symptômes gênants.
C’est seulement si la tension est répétée à de courts intervalles ou prolongée à l’excès ou si le sujet est déjà fragilisé par ailleurs par un problème psychiatrique ou psychologique, que cette tension se mue en réaction pathologique et inadaptée de stress dépassé (Distress).
Mécanismes biologiques du stress
Ses mécanismes biologiques et physiologiques mettent en jeu les voies nerveuses afférentes et efférentes, les centres diencéphalo-hypophysaires régulateurs, l’implication hormonale, la décharge adrénaline, la libération de sucre sanguin et l’activation des systèmes cardio-vasculaires et de la vie de relation.
Mécanismes psychologiques du stress
Ses mécanismes suspendent les pensées et rêveries en cours afin de focaliser l’attention sur la situation en question, et surtout exacerbent le jugement et le raisonnement nécessaires à une évaluation cohérente et une prise de décision la plus pertinente. Sur le plan affectif, la réaction de stress élève la tension émotionnelle juste de ce qu’il faut pour qu’il y ait conscience de l’urgence par rapport à la situation, et donc provoque une rupture nette avec un état de nonchalance, de plaisanterie.
Le mécanisme de STRESS est donc normal, inévitable et, heureusement, il ne peut pas être supprimé sans grave perturbation à court et long terme pour l’individu sain.
Le STRESS a une caractéristique: Lorsque l’élément stresseur disparaît, les réactions psychologiques et psychologiques disparaissent rapidement chez l’individu. Ce point est primordial pour ne pas le confondre avec des pathologies d’ordre psychologique ou psychiatrique. En effet, il est important de ne pas le confondre la notion de STRESS avec un mécanisme chronique accompagné de manifestations anxieuses voire dépressives et évidemment encore moins avec le traumatisme psychique de nature et d’évolution complètement différentes.
Le traumatisme psychique est un mécanisme purement psychique et ses effets pathogènes sont durables au contraire des conséquences du stress.}
En France (mais pas seulement), la mode, l’économie, mais aussi une mauvaise compréhension de ces mécanismes par des non psychologues ou non psychiatres ont facilité une grande confusion entre ces notions et pathologies. Ces erreurs sont colportées d’un média à l’autre au détriment des personnes qui en souffrent.
Selon un rapport de psychiatrie du Val de grâce (G. Briole, F. Lebigot, B. Lafont, J.D.Favre et D. Vallet) la notion de stress, délibérément réductrice, mais supposée s’appuyer sur des données solides, scientifiques, n’a pas jusqu’à aujourd’hui abouti à une compréhension des troubles mentaux réactionnels. Alors que J.R Gallé-Tessonneau, dans une communication au « Symposium International: Stress, Psychiatrie et guerre » à Paris confirme:
– « La notion de stress connaît un succés considérable dans le langage commun comme dans le langage scientifique, mais il s’agit d’une enveloppe aux contours incertains et à la définition imprécise »…
– « Utile sur le plan de l’hygiène mentale en tant que moyen de communication, la notion de stress revèle cependant vite ses limites et ses insuffisances au plan de la prise en charge des patients. »
– « Cette prise en charge, si elle peut s’organiser autour de la notion de stress comme contenant, renvoit toujours dans son contenu à l’histoire individuelle et à la singularité du sujet ».
Parfois, un environnement « changeant » ou plus difficile que d’habitude, n’a qu’un rôle révélateur par rapport à un problème psychologique (ou psychiatrique) déjà existant mais discret jusque là (latent).
Le « stress » en entreprise
Si, souvent, une expertise de la situation environnementale est nécessaire lors que l’on parle d’un groupe d’individus, un diagnostic psychologique individuel peut-être conseillé pour construire une réponse adéquate à la problématique personnelle et groupale. On comprendra ainsi aisément que ce diagnostic doit être fait par un professionnel de la santé ( Médecin ou psychologue pathologue) afin que les causes réelles soient traitées et non « voilées » ou « écartées » artificiellement et temporairement par des apprentissages et formations « magiques » qui souvent ne permettront que de conforter la bonne conscience du chef d’entreprise qui les a commandés.
Faire appel à un professionel de la santé formé à cette problématique permettra que les résultats obtenus perdurent et évitera de possibles décompensations grâce à une prise en charge adéquate.
L’actualité actuelle nous rappelle, malheureusement cruellement, que ce type d’interventions parfois appelées « gestion de stress » ou « gestion de crise » en entreprise n’est pas à laisser entre toutes les mains.
Il en va de la responsabilité des chefs d’entreprises, de la vigilance et la rigueur des psychologues en titre mais aussi du ministère de la santé.}
Lire dans ce lexique: « Syndrome d’épuisement professionnel », « Burn out ».